mise en place d’une stratégie d’adaptation
aux risques naturels du centre bourg du Prêcheur
réflexion sur un habitat tropical auto-construiT
lieu : Le Prêcheur (97)
commande : PUCA
maîtrise d’oeuvre : actm, atelier des alvéoles, bsi, thermibel
équipe : Adrien Cuny, Thomas Mouillon, Julie Sauvage, Antoine Talin, Christian Cavalini, Sylvain Maruejol
études 2019
réflexion sur un habitat tropical auto-construiT
lieu : Le Prêcheur (97)
commande : PUCA
maîtrise d’oeuvre : actm, atelier des alvéoles, bsi, thermibel
équipe : Adrien Cuny, Thomas Mouillon, Julie Sauvage, Antoine Talin, Christian Cavalini, Sylvain Maruejol
études 2019
LE PRECHEUR AUJOURD’HUI
Les coulées de lahars qui ont eu lieu récemment annoncent un bouleversement complet de la morphologie du Prêcheur. Si pour le moment, les travaux de cure du lit de la rivière permettent de contenir le danger, aucune solution pérenne n’existe pour éviter le risque. Inexorablement, le delta qui se jette dans la mer est amené à se remplir, et le village à se déplacer en fonction de cette nouvelle topographie.
Le lieu ne manque pas d’attrait. Installé au bout du monde, il semble rayonner dans toutes les directions dégagées par l’horizon qui s’étire sans aucune gêne vers le ciel. Quand on habite là, on se sent relié à tous ces ailleurs qui ponctuent l’autre côté de la mer et où vivent la majeure partie des enfants du village. La végétation pousse avec insolence sur les pieds du volcan, et la brise marine rend les journées agréables, malgré la chaleur assourdissante. Confortablement assis dans son écrin tropical, le Prêcheur fait partie de cet arc caribéen qui reste à inventer mais qui semble à porter de main.
Pourtant, le village vieillit, et la principale menace ne vient pas des catastrophes naturelles, mais de l’absence de jeunesse. Personne ne reconstruira un village qui se vide. Personne ne voudra non plus déménager d’un chez soi où il passé sa vie et où chaque mur a épousé ses habitudes, vers un logement neuf, contraint entre des murs clos et au loyer trop élevé. Pour que la construction d’un nouveau village soit une option désirable, il doit être plus confortable que l’existant : plus convivial, moins poussiéreux, moins dangereux, plus frais, plus ouvert. La transformation du village doit se faire en douceur, au rythme des habitants. Le Prêcheur de demain doit également garantir que la liberté que l’on ressent en vivant là, et qui a été si difficilement acquise, soit préservée.
Rééquilibrer le village
Habiter les mornes nous semble une illusion. Les crêtes sont minces. La pente est raide. Le sol de sable et de cendre se dérobe. Aucune route et aucun réseau ne montent jusque-là. Les terres appartiennent à des groupements agricoles et ne sont pas à vendre. Il ne sera pas facile de construire un espace convivial là-haut.
Avant cela, il nous semble important de réorganiser le village autour d’une nouvelle polarité qui lui permette de se redéployer. Le déplacement des habitations menacées va créer un point de bascule qu’il faut équilibrer. C’est l’occasion de créer une place qui réunisse d’une part le village existant et d’autre part les futurs quartiers. Un endroit qui ait toutes les qualités où se retrouver entre habitant, et qui forme l’identité du lieu.
Au-dessus de la mairie et de l’église, au pied des mornes, se dresse l’ancien clocher. Un peu énigmatique, c’est la plus vieille construction de la commune et le seul témoin de la catastrophe de 1902. Un fromager a poussé à côté. A eux deux, ils forment un duo d’une sérénité absolue. Le belvédère sur lequel ils s’appuient ferait une formidable place au-dessus des toits, en balcon sur la mer. Nous proposons de construire autour la première étape du Prêcheur de demain. Le lieu est protégé de la submersion marine et des lahars. Il est baigné par la brise. Il se situe dans le prolongement immédiat de la ville et permettrait une transition douce vers le futur à partir de l’existant. Le morne qui se déploie derrière est assez large. C’est le ténement le plus simple où bâtir, et ce serait le plus agréable à vivre.
Réhabiliter au lieu de reconstruire
Si concentrer l’intervention à proximité immédiate de l’existant nous semble l’option la plus confortable pour que le village conserve une intensité, c’est aussi une stratégie économique. Les moyens à mettre en œuvre pour aménager de nouveaux quartiers difficiles d’accès sont considérables à court et à long terme (voierie, réseaux, assainissement, terrassement, transport, entretien…). En organisant les dépenses différemment, nous pouvons réaliser les économies qui permettent d’investir dans d’autres sujets : réhabilitation de l’habitat insalubre (72% bâti existant), reconstruction de l’habitat en ruine (26% bâti existant), reconstruction des dents-creuses. La rénovation de l’existant améliorera la vie quotidienne de tous les prêchotins en créant un cadre urbain qui soit en bon état. Ce travail permettra de reloger des familles menacées par les risques dans le village existant, de réduire le nombre de logement à créer et d’envisager des nouveaux quartiers avec une plus faible densité.
Il est questionnant de construire du neuf dans un village en forte décroissance démographique et dans lequel le taux de vacance du bâti augmente chaque année (1655 habitants en 2011 ; 1357 habitants en 2016). La rénovation urbaine permet de limiter l’étalement urbain, de maintenir les espaces naturels en place, de ne pas perturber les cycles de vie de la faune, de ne pas générer plus de transport motorisé. La réutilisation du cadre bâti existant limite l’apport de nouvelles matières et les besoins énergétiques liées à leur mise en œuvre (en Martinique, l’émission de carbone moyenne pour la construction de 1 m² de SDP est de 78,5 kg CO2).
La création de nouveaux cheminements piétons qui montent vers la place et les futurs quartiers permettra durant les épisodes cycloniques de faciliter l’accès aux refuges construits sur les hauteurs. Ces nouvelles circulations favoriseront les rencontres et les échanges, en permettant aux habitants de se croiser et de discuter ensemble, assis sur les marches d’une montée, à l’ombre d’une treille, en regardant leurs petits-enfants jouer.
Vivre ensemble
Nous proposons dans un premier temps de ne construire qu’un immeuble côté amont de la place pour reloger les habitants les plus menacés. Cet immeuble se présente comme un fond de scène qui fait la transition entre deux mondes. Il regarde la place d’un côté et s’ouvre sur la montagne de l’autre. Composé de quatre maisons, il n’est pas continu et laisse passer la vue. C’est un élément poreux.
Implanté en pied de coteau, on accède au rez-de-chaussée depuis la place, et aux étages par un chemin qui serpente entre la construction et des jardins maraichers qui se trouvent à l’arrière. Dans un contexte où la nature est omniprésente, il nous semble important que les habitants ne vivent pas hors sol et que chacun est accès à un jardin.
On arrive aux logements par des passerelles qui mènent aux terrasses. Les terrasses sont partagées à plusieurs. Elles séparent les maisons les unes des autres et réunissent les habitants entre eux. Traversantes, elles sont ouvertes sur l’horizon. Abritées, elles constituent une pièce de vie extérieure, protégée de la pluie et du soleil. Leur position nord-sud à cheval dans la pente conjugue un effet venturi et de vent thermique permettant de rafraichir l’air. Les logements sont pensés autour de leur terrasse, comme des grandes collocations, permettant de mêler les habitants et les générations entre eux. Durant l’année, on peut garder les enfants des voisins qui jouent sur la terrasse commune tout en restant chez soi. Lors des vacances, quand les familles rentrent au village, les enfants peuvent venir habiter dans l’un des logements qui est à côté.
Une structure adaptable
Pour répondre de façon économique aux contraintes de solidité, de résistance aux séismes et aux cyclones, de polyvalence et d’adaptabilité, nous proposons d’utiliser une structure libre poteaux poutres. Le contreventement et la stabilité aux séismes est assurée dans les nœuds de liaison entre les éléments. Afin de facilité la mise en œuvre, les éléments de structure sont volontairement surdimensionnés. Une colonne technique est placée au centre de chaque plateau. Les façades sont fermées à la demande avec des éléments de remplissage légers, et les espaces sont cloisonnés librement en fonction des besoins.
Chaque plot a une surface au sol de 65 m² et est ouvert sur quatre côtés. Toutes les pièces peuvent ainsi être ventilées et éclairées naturellement. La dimension des plateaux permet une très grande polyvalence d’occupation. A partir d’un même volume, les logements peuvent varier de la chambre simple au T6. Afin de favoriser leur évolution, nous proposons de créer des logements volontairement hauts sous plafond pour permettre l’ajout de mezzanines qui pourront devenir des pièces de vie supplémentaires.
Dans le prolongement d’une tradition locale, les éléments de remplissage des façades pourront être fait de petits éléments préfabriqués (parpaing, claustra béton) dans l’une des usines de l’île. Selon les besoins, ils pourront être pleins ou ajourés. Selon les envies, ils pourront avoir différentes modénatures, devenant le signe de chaque singularité. Tous ces éléments pourront être peints en blanc afin de réverbérer la chaleur. Des volets roulants intérieurs permettront de fermer complètement les façades durant les périodes de tempêtes.
Mise en œuvre
Le principe constructif offre un cadre qui peut être adapté selon les situations. La structure principale est sûre et solide. Les éléments de remplissage sont faciles à mettre en œuvre et peuvent être auto-construits ou réalisés par un artisan seul. La surface entre les poteaux est suffisamment réduite pour ne pas nécessité l’ajout de chainage ou de renfort complémentaire. Les logements pourront évoluer au fil des besoins et des moyens.
Un principe de sur toiture en pente assure l’étanchéité de façon traditionnelle et protège la structure. Détachée de la structure primaire, elle permet d’améliorer la ventilation durant les périodes chaudes. Des volets rabattables permettront de la protéger durant les cyclones.
Dans un contexte insulaire où l’électricité est produite par une unique centrale thermique au charbon, la production localisée d’énergie par panneaux photovoltaïque semble pertinente pour limiter les coûts de viabilisation et accroitre l’autonomie énergétique de l’île. Avec 62 m² de panneau photovoltaïque par toiture et une réserve de stockage de 135 kWh, nous estimons la production suffisante pour couvrir les besoins de la nouvelle construction. Les besoins en eau chaude sanitaire peuvent être couverts à 90% avec 7 m² de panneaux solaires. La liberté du village passe aussi en brisant les liens de dépendance énergétique avec l’Europe.
Les coulées de lahars qui ont eu lieu récemment annoncent un bouleversement complet de la morphologie du Prêcheur. Si pour le moment, les travaux de cure du lit de la rivière permettent de contenir le danger, aucune solution pérenne n’existe pour éviter le risque. Inexorablement, le delta qui se jette dans la mer est amené à se remplir, et le village à se déplacer en fonction de cette nouvelle topographie.
Le lieu ne manque pas d’attrait. Installé au bout du monde, il semble rayonner dans toutes les directions dégagées par l’horizon qui s’étire sans aucune gêne vers le ciel. Quand on habite là, on se sent relié à tous ces ailleurs qui ponctuent l’autre côté de la mer et où vivent la majeure partie des enfants du village. La végétation pousse avec insolence sur les pieds du volcan, et la brise marine rend les journées agréables, malgré la chaleur assourdissante. Confortablement assis dans son écrin tropical, le Prêcheur fait partie de cet arc caribéen qui reste à inventer mais qui semble à porter de main.
Pourtant, le village vieillit, et la principale menace ne vient pas des catastrophes naturelles, mais de l’absence de jeunesse. Personne ne reconstruira un village qui se vide. Personne ne voudra non plus déménager d’un chez soi où il passé sa vie et où chaque mur a épousé ses habitudes, vers un logement neuf, contraint entre des murs clos et au loyer trop élevé. Pour que la construction d’un nouveau village soit une option désirable, il doit être plus confortable que l’existant : plus convivial, moins poussiéreux, moins dangereux, plus frais, plus ouvert. La transformation du village doit se faire en douceur, au rythme des habitants. Le Prêcheur de demain doit également garantir que la liberté que l’on ressent en vivant là, et qui a été si difficilement acquise, soit préservée.
Rééquilibrer le village
Habiter les mornes nous semble une illusion. Les crêtes sont minces. La pente est raide. Le sol de sable et de cendre se dérobe. Aucune route et aucun réseau ne montent jusque-là. Les terres appartiennent à des groupements agricoles et ne sont pas à vendre. Il ne sera pas facile de construire un espace convivial là-haut.
Avant cela, il nous semble important de réorganiser le village autour d’une nouvelle polarité qui lui permette de se redéployer. Le déplacement des habitations menacées va créer un point de bascule qu’il faut équilibrer. C’est l’occasion de créer une place qui réunisse d’une part le village existant et d’autre part les futurs quartiers. Un endroit qui ait toutes les qualités où se retrouver entre habitant, et qui forme l’identité du lieu.
Au-dessus de la mairie et de l’église, au pied des mornes, se dresse l’ancien clocher. Un peu énigmatique, c’est la plus vieille construction de la commune et le seul témoin de la catastrophe de 1902. Un fromager a poussé à côté. A eux deux, ils forment un duo d’une sérénité absolue. Le belvédère sur lequel ils s’appuient ferait une formidable place au-dessus des toits, en balcon sur la mer. Nous proposons de construire autour la première étape du Prêcheur de demain. Le lieu est protégé de la submersion marine et des lahars. Il est baigné par la brise. Il se situe dans le prolongement immédiat de la ville et permettrait une transition douce vers le futur à partir de l’existant. Le morne qui se déploie derrière est assez large. C’est le ténement le plus simple où bâtir, et ce serait le plus agréable à vivre.
Réhabiliter au lieu de reconstruire
Si concentrer l’intervention à proximité immédiate de l’existant nous semble l’option la plus confortable pour que le village conserve une intensité, c’est aussi une stratégie économique. Les moyens à mettre en œuvre pour aménager de nouveaux quartiers difficiles d’accès sont considérables à court et à long terme (voierie, réseaux, assainissement, terrassement, transport, entretien…). En organisant les dépenses différemment, nous pouvons réaliser les économies qui permettent d’investir dans d’autres sujets : réhabilitation de l’habitat insalubre (72% bâti existant), reconstruction de l’habitat en ruine (26% bâti existant), reconstruction des dents-creuses. La rénovation de l’existant améliorera la vie quotidienne de tous les prêchotins en créant un cadre urbain qui soit en bon état. Ce travail permettra de reloger des familles menacées par les risques dans le village existant, de réduire le nombre de logement à créer et d’envisager des nouveaux quartiers avec une plus faible densité.
Il est questionnant de construire du neuf dans un village en forte décroissance démographique et dans lequel le taux de vacance du bâti augmente chaque année (1655 habitants en 2011 ; 1357 habitants en 2016). La rénovation urbaine permet de limiter l’étalement urbain, de maintenir les espaces naturels en place, de ne pas perturber les cycles de vie de la faune, de ne pas générer plus de transport motorisé. La réutilisation du cadre bâti existant limite l’apport de nouvelles matières et les besoins énergétiques liées à leur mise en œuvre (en Martinique, l’émission de carbone moyenne pour la construction de 1 m² de SDP est de 78,5 kg CO2).
La création de nouveaux cheminements piétons qui montent vers la place et les futurs quartiers permettra durant les épisodes cycloniques de faciliter l’accès aux refuges construits sur les hauteurs. Ces nouvelles circulations favoriseront les rencontres et les échanges, en permettant aux habitants de se croiser et de discuter ensemble, assis sur les marches d’une montée, à l’ombre d’une treille, en regardant leurs petits-enfants jouer.
Vivre ensemble
Nous proposons dans un premier temps de ne construire qu’un immeuble côté amont de la place pour reloger les habitants les plus menacés. Cet immeuble se présente comme un fond de scène qui fait la transition entre deux mondes. Il regarde la place d’un côté et s’ouvre sur la montagne de l’autre. Composé de quatre maisons, il n’est pas continu et laisse passer la vue. C’est un élément poreux.
Implanté en pied de coteau, on accède au rez-de-chaussée depuis la place, et aux étages par un chemin qui serpente entre la construction et des jardins maraichers qui se trouvent à l’arrière. Dans un contexte où la nature est omniprésente, il nous semble important que les habitants ne vivent pas hors sol et que chacun est accès à un jardin.
On arrive aux logements par des passerelles qui mènent aux terrasses. Les terrasses sont partagées à plusieurs. Elles séparent les maisons les unes des autres et réunissent les habitants entre eux. Traversantes, elles sont ouvertes sur l’horizon. Abritées, elles constituent une pièce de vie extérieure, protégée de la pluie et du soleil. Leur position nord-sud à cheval dans la pente conjugue un effet venturi et de vent thermique permettant de rafraichir l’air. Les logements sont pensés autour de leur terrasse, comme des grandes collocations, permettant de mêler les habitants et les générations entre eux. Durant l’année, on peut garder les enfants des voisins qui jouent sur la terrasse commune tout en restant chez soi. Lors des vacances, quand les familles rentrent au village, les enfants peuvent venir habiter dans l’un des logements qui est à côté.
Une structure adaptable
Pour répondre de façon économique aux contraintes de solidité, de résistance aux séismes et aux cyclones, de polyvalence et d’adaptabilité, nous proposons d’utiliser une structure libre poteaux poutres. Le contreventement et la stabilité aux séismes est assurée dans les nœuds de liaison entre les éléments. Afin de facilité la mise en œuvre, les éléments de structure sont volontairement surdimensionnés. Une colonne technique est placée au centre de chaque plateau. Les façades sont fermées à la demande avec des éléments de remplissage légers, et les espaces sont cloisonnés librement en fonction des besoins.
Chaque plot a une surface au sol de 65 m² et est ouvert sur quatre côtés. Toutes les pièces peuvent ainsi être ventilées et éclairées naturellement. La dimension des plateaux permet une très grande polyvalence d’occupation. A partir d’un même volume, les logements peuvent varier de la chambre simple au T6. Afin de favoriser leur évolution, nous proposons de créer des logements volontairement hauts sous plafond pour permettre l’ajout de mezzanines qui pourront devenir des pièces de vie supplémentaires.
Dans le prolongement d’une tradition locale, les éléments de remplissage des façades pourront être fait de petits éléments préfabriqués (parpaing, claustra béton) dans l’une des usines de l’île. Selon les besoins, ils pourront être pleins ou ajourés. Selon les envies, ils pourront avoir différentes modénatures, devenant le signe de chaque singularité. Tous ces éléments pourront être peints en blanc afin de réverbérer la chaleur. Des volets roulants intérieurs permettront de fermer complètement les façades durant les périodes de tempêtes.
Mise en œuvre
Le principe constructif offre un cadre qui peut être adapté selon les situations. La structure principale est sûre et solide. Les éléments de remplissage sont faciles à mettre en œuvre et peuvent être auto-construits ou réalisés par un artisan seul. La surface entre les poteaux est suffisamment réduite pour ne pas nécessité l’ajout de chainage ou de renfort complémentaire. Les logements pourront évoluer au fil des besoins et des moyens.
Un principe de sur toiture en pente assure l’étanchéité de façon traditionnelle et protège la structure. Détachée de la structure primaire, elle permet d’améliorer la ventilation durant les périodes chaudes. Des volets rabattables permettront de la protéger durant les cyclones.
Dans un contexte insulaire où l’électricité est produite par une unique centrale thermique au charbon, la production localisée d’énergie par panneaux photovoltaïque semble pertinente pour limiter les coûts de viabilisation et accroitre l’autonomie énergétique de l’île. Avec 62 m² de panneau photovoltaïque par toiture et une réserve de stockage de 135 kWh, nous estimons la production suffisante pour couvrir les besoins de la nouvelle construction. Les besoins en eau chaude sanitaire peuvent être couverts à 90% avec 7 m² de panneaux solaires. La liberté du village passe aussi en brisant les liens de dépendance énergétique avec l’Europe.