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LAUREAT DU PRIX DE LA PREMIERE OEUVRE 2021





atelier actm
36 rue parmentier - 38000 grenoble
09 83 50 59 60 -  atelier@actm.archi
Mark

réalisation d’un dispositif immersif pour l’OIC CEA TECH

lieu : Grenoble (38)

commande : CEA

maîtrise d’oeuvre : laboratoire, actm

équipe : Philippe Mouillon, Thomas Mouillon, Adrien Cuny, Margot Girardier, Jules Villegas 


1 100 000 € ht

projet 2019

MISE EN PERSPECTIVE


Relier, considérer, faire société

Notre société ne fait plus société ni monde commun. Le creuset de croyances, de valeurs et de symbolisations qui fonde et relie les membres de toute communauté n’est pas aujourd’hui partagé. L’émancipation par le progrès et l’innovation technique est couramment vécue comme un leurre, notamment en raison d’un certain nombre de menaces qui pèsent lourdement sur nos destinées – de l’effondrement des écosystèmes à la raréfaction des ressources fondamentales, de la traçabilité des comportements à la croissance exponentielle des inégalités sociales.

Ces menaces sont clairement perçues et remise en question par les populations urbaines, jeunes, et diplômées qui par leur audace et leur singularité, furent au cœur des dynamiques sociétales depuis plus d’un siècle. C’est dans ce contexte social que nous devons inscrire notre réflexion autour des enjeux implicites de l’innovation : épanouissement individuel, soutenabilité environnementale, réversibilité, capacitation, latéralité, partage, convivance …. 

Cette mise en perspective humaniste n’est pas une contrainte négative mais un renfort dynamique à l’attractivité, à l’approfondissement, au rayonnement et au partage de connaissance.
La recherche, si elle ne vise qu’à augmenter la production d’artefact toujours plus sophistiqués, mène à une impasse. Elle nécessite une mise en récit et en perspective afin d’échapper au sentiment d’assister à une prolifération virale insensée. Le dispositif immersif doit éclairer les enjeux, les nécessités, et ouvrir des horizons. Nous devons traduire et stimuler les associations, l’analyse, l’évaluation, la critique, rendre limpide les proximités, les synergies, les ruptures. Il est nécessaire de proposer une ligne de conduite, une intelligibilité, et d’ouvrir les bras à l’inattendu.


Traduire, associer, cristalliser

Le dispositif immersif est développé autour de trois interventions :

1 - l’enregistrement d’une Babel de brevet pour réaliser un état des lieux de l’activité du CEA depuis sa création et rendre accessible ce patrimoine qui constitue le fonds de l’institut (fonds, de fundus, l’humus nourricier). Le travail d’enregistrement oblige à clarifier un propos souvent complexe, à le raconter au-delà des donnés techniques, et il permet de donner à écouter aux partenaires les pistes ouvertes pour préparer les collaborations.

2 - la mise en perspective des travaux en cours avec des donnés appartenant à l’histoire humaine dans ce que nous avons appelé un sémiophore. C’est un outil pour créer des parallèles, mettre en perspective, et apporter du recul en replaçant l’actualité scientifique dans une histoire beaucoup plus vaste. Par assimilation de contenu, d’image, de forme, nous proposons de mettre en scène l’énigme ontologique qui pousse l’humanité à toujours vouloir comprendre ce qui la dépasse, et à élaborer sans cesse des scénarios d’interprétation. Le sémiophore éclaire, ouvre des pistes, cristallise des visions et accompagne les ruptures autour des thèmes qui fascinent l’humanité depuis ses origines : invisible / nano technologie / santé / bien-être / robotique / monstre / intelligence-artificielle / énergie / magie / biogée…

3 - la création d’un jardin animal réservé à la faune. Un espace public, planté et aménagé exclusivement pour les oiseaux. Le jardin propose de réintroduire de l’altérité en rendant les acteurs du CEA attentifs aux autres espèces vivantes pour nous aider, à nous accepter parmi les animaux.  

Les interventions agissent comme des oxygénateurs. Elles stimulent l’imaginaire et l’ouvrent dans des directions imprévues. Elles interrogent, et par association proposent de nouvelles pistes en apportant de l’épaisseur aux questionnements. C’est bien souvent en changeant de point de vue et en portant un regard différent sur les choses que l’on invente des solutions aux problèmes que nous regardons trop fixement.

Mark